Au cours d’un entretien, deux didacticiennes de l’allemand abordent différentes questions relatives à l’enseignement de la grammaire au niveau primaire en partant du constat suivant : la place accordée à l’enseignement traditionnel de la grammaire en classe est encore aujourd’hui (trop) grande, alors que les élèves, on le sait, auraient d’urgence besoin de plus de temps pour des pratiques langagières telles que la lecture et l’écriture, et que cet enseignement de la grammaire pourrait même avoir un effet négatif sur la qualité des textes (voir notamment Philipp, 2012 ; Graham, Harris & Santangelo, 2015). Avec l’introduction du plan d’études alémanique Lehrplan 21, l’approche purement normative a été complétée par une approche réflexive (voir « Sprache(n) im Fokus ») qui, outre la réflexion sur les structures linguistiques, thématise notamment l’utilisation de la langue. Toutefois, pour enseigner la grammaire de manière réflexive, l’enseignant.e doit disposer de connaissances linguistiques ou systématiques approfondies qui ne s’acquièrent pas dans le cadre d’un cursus de bachelor. Il s’agit donc de savoir si la réflexivité langagière est pertinente et possible au niveau primaire, et, le cas échéant, sous quelle forme.
Les didacticiennes abordent l’enseignement de la grammaire au niveau du contenu, de la méthode et de la didactique, avec le concept « Sprache(n) im Fokus » comme prémisse. La discussion s’appuie sur les connaissances du discours didactique, les expériences faites au cours de la formation et sur leur propre activité d’enseignement au niveau primaire. Les autrices abordent des thématiques délicates telles que le choix de sujets grammaticaux pertinents, la manière d’enseigner la grammaire en primaire, que ce soit par les enseignant.es en poste ou en formation, la réflexivité langagière éventuelle dans l’enseignement (de la grammaire). Elles proposent également des solutions pratiques.
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https://doi.org/10.58098/lffl/2022/1/752