Les livres d’images sont des objets tridimensionnels aux propriétés physiques spécifiques. De nos jours, nombre d’entre eux mettent en scène, en prenant l’offensive, une matérialité en combinant divers types de papier, en utilisant la demi-page, la perforation ou en intégrant comme éléments narratifs la page pliée ou encore un format spécifique. Le processus de lecture se transforme de fait en une expérience sensorielle dépendante de l’action du lecteur et rend la polyvalence de l’œuvre d’art compréhensible et tangible. La réception ralentie et si possible répétée de la lecture, ainsi que les détails passionnants de la conception d’un livre d’images en tant que vecteur d’apprentissage, permettent l’exercice littéraire. Les traces qui révèlent, ou du moins permettent d’imaginer le processus de création artistique ouvrent également des méta-perspectives sur ce medium.
Le présent article examine les multiples facettes de l’utilisation de la matérialité du livre d’images et son potentiel pour faire de la lecture une expérience sensorielle et promouvoir l’apprentissage littéraire. Il se sert des catégories matérielles et esthétiques de Messerli pour analyser les livres d’images et fournit de nombreux exemples d’interprétations qui s’inspirent d’aspects matériels et esthétiques. Il se conclut sur des conseils didactiques sur la lecture à voix haute en classe.
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https://doi.org/10.58098/lffl/2021/2/732