Matérialité et littératie
Ce numéro de Forumlecture.ch traite de certains aspects de la littératie qui sont souvent négligés. Nous ne voulons discuter ni de la question des contenus de la lecture, ni des aspects cognitifs et des stratégies de lecture/apprentissage, mais de la lecture/écriture et de son apprentissage dans sa matérialité. Nous nous occuperons donc d’objets : le livre, la tablette, le tableau noir etc. Nous tâcherons de comprendre les répercussions que l’usage de ces objets ont sur les pratiques littéraciques. Plus
-
Article central | scientifique
Les aspects matériels de la littératie De la palette à la tablette
Cette communication a pour but de retracer de manière non exhausitive comment au fil du temps les supports matériels à l’acquisition des compétences littéraciques ont évolué. Le propos se veut mod-este en mettant en évidence des moyens d’enseignement qui ont influencé l’apparition de nouvelles méthodes ou des évolutions didactiques jusqu’au 20e siècle. Les changements pédagogiques dus à la généralisation de l’électronique et du numérique restent encore à historiciser même si pourtant nous pouvons d’ores et déjà percevoir certains effets sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Lire l'article en PDF (FR)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
Le « tapis à histoires » : une matérialité au service de savoirs disciplinaires en français ?
Notre contribution observe comment se sont développées deux séquences didactiques à partir du conte patrimonial Le loup et les sept chevreaux (version traditionnelle et revisitée) intégrant un objet à la matérialité spécifique, le « tapis à histoires », support d’enseignement/apprentissage proposé par la médiathèque de notre institution aux enseignant·e·s primaires.
Dans notre texte, nous nous focalisons donc sur l’apprêt didactique réservé à cet instrument (Wirthner et Schneuwly, 2004 ; Rabardel, 2005) particulier et inédit. Nous considérons sa multimodalité, sa multisémioticité ainsi que ses usages et inscriptions disciplinaires (le français et sa sous-discipline « littérature ») et curriculaires.
Par une comparaison de son apprêt didactique avec des degrés scolaires contrastés (1-2H, élèves de 4-6 ans, et 7-8H, élèves de 10-12 ans), nous relevons les effets de la matérialité propre à cet artefact sur la didactisation de l’objet de savoir « conte » et l’accès à la littérature et à la compréhension de l’écrit qu’elle dessine.
Lire l'article en PDF (FR)
Page de détail de l’article
-
Article central | pratique
Le projet « Album augmenté »
La contribution présente et décrit un projet appelé l’« Album augmenté ». Ce projet est présenté du point de vue des bibliothécaires qui l’ont conduit dans leur quotidien professionnel qui est la médiathèque du Service écoles-médias (SEM, Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse) à Genève. Il a débuté en 2018/2019 et se poursuit actuellement. Dans sa première étape, il s'agissait de mettre à disposition des enseignant·e·s (des cycles 1 et de l’enseignement primaire) une mallette contenant six albums et une tablette iPad chargée avec des applications « augmentant » les albums adressés aux enfants de 4 à 10 ans. Puis s’inscrivant dans le programme « Numérique à l'école » du DIP à Genève en 2019/2020, le projet s’est développé. Il a pris en compte les observations de l’étape précédente et a donné lieu à une nouvelle mallette contenant des albums et des tablettes iPad avec des applications d’« albums augmentés », ainsi que des scénarios pédagogiques s’inscrivant dans les domaines de l'apprentissage du français, des MITIC et des arts visuels. Le processus est repris dans cet article. Sinueux, il évoque les difficultés rencontrées et les choix posés. Comme résultat du projet, sept albums « augmentés » intéressants sont retenus pour les enseignant.e.s. avec des scénarios pédagogiques qui leur permettraient une prise en main efficace de ce matériel. Les enjeux du projet concernent l'omniprésence du numérique et les changements qu'il implique, l’utilisation de nouveaux supports, la production de documents (texte, dessin, enregistrement) et la mise en place de nouvelles pratiques de lecture, ainsi que la reprise des liens avec l'écrit qui doivent être repensés dans l’articulation bibliothèque-école.
Lire l'article en PDF (FR)
Page de détail de l’article
-
Article central | pratique
Les supports utilisés par l’enseignant-e pour développer les premières habiletés littéraciques des élèves entre 4 et 8 ans
Au premier cycle de l’école obligatoire, l’enseignant-e a comme perspective d’enseigner la lecture-écriture. Cet article expose des situations d’enseignement-apprentissage de la lecture-écriture, en accordant une attention particulière aux supports utilisés par l’enseignant-e quand il-elle effectue des médiations pour accompagner les élèves dans la construction de leurs habiletés littéraciques. Nous observons l'émergence et le développement des habiletés littéraciques des élèves relativement aux supports aux mains de l’enseignant-e.
Deux cadres théoriques fondent la réflexion, la perspective historico-culturelle (Vygotski, 1934/1997) et la didactique de la lecture-écriture.
Les observations proviennent de deux recherches différentes : l’une sur terrain romand, dans une classe et son enseignante de 1-2 HarmoS, suivies pendant une année ; l’autre sur terrain français, dans une classe multiniveau où une cohorte d’élèves et son enseignante ont été suivies pendant trois années scolaires (Grande section, Cours Préparatoire, Cours Élémentaire première année).
Nous nous interrogeons sur les médiations facilitant le développement des premières habiletés littéraciques des élèves entre 4 et 8 ans. Quels outils sur quels supports sont créés et utilisés par l’enseignant-e pour initier les habiletés littéraciques ? Est-ce que l’on observe des changements, une évolution, au fil du cycle ? Nous discutons sur la nature, le statut, la fonction, l’évolution et l’usage des supports par l’enseignant-e quand il effectue des médiations. Ces médiations sont multimodales : les supports sont articulés à d’autres modalités matérielles que sont essentiellement le discours et la corporéité.
Lire l'article en PDF (FR)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
Socialité et matérialité de l’écriture et de la rédaction
Se fondant sur l’indiscutable évidence de la communication écrite, cet article renouvelle le regard porté sur la question de l’écrit et esquisse les conditions matérielles et sociales préalables à l’écriture et à la rédaction. À l’encontre de la croyance, somme toute réaliste, qu’une autrice ou un auteur maîtrise le caractère, le mot et le texte, la présente contribution propose une compréhension de la pratique de la représentation écrite qui substitue une perspective socio-matérielle à une observation centrée sur l’humain. Le propos est illustré au moyen de l’enseignement des mathématiques.
Lire l'article en PDF (DE)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
La matérialité de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture dans la scolarité obligatoire tessinoise au XIXe siècle et au début du XXe siè-cle : une approche d’histoire comparée
Cet article a pour but d’étudier les prescriptions et, lorsque c’est possible, les pratiques de l’école tessinoise du XIXe et du début du XXe siècle dans le domaine de la lecture et de l’écriture, avec une attention particulière portée aux supports, outils et moyens didactiques utilisés pour l’apprentissage et l’exercice de ces techniques. De même, cette étude entend contribuer à la compréhension de la « disciplinarisation » des matières « italien » et « écriture » dans les écoles tessinoises. En outre, dans une perspective d’histoire comparée, elle s’associe à la comparaison entre les didactiques disciplinaires des langues de scolarisation en Suisse, en reprenant des études publiées dans le numéro 2/2016 de forumlecture.ch (consacré à l’histoire de la lecture et de l’écriture en Suisse).
Lire l'article en PDF (IT)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
Mise en scène des œuvres littéraires dans les livres pop-up : stratégies, exemples, poétique
Les livres pop-up permettent de mettre en scène les œuvres littéraires de manière créative. Les ouvrages de Vojtech Kubašta, Robert Sabuda, Sam Ita et Gérard Lo Monaco illustrent le large éventail de moyens picturaux, textuels, mécaniques et architecturaux propres aux livres qu’ils utilisent. Les livres pop-up dévoilent des poétiques spécifiques et ouvrent des perspectives pour interpréter de façon concordante les textes présentés sous cette forme : poétiques de l’animation, du reflet, de l’accord entre le texte et l’image, réception créative.
Lire l'article en PDF (DE)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
Le cahier d’élève en classe d’orthographe. Avoir de l’ordre dans ses pratiques littérales
Les pratiques littérales telles que l’orthographe et la rédaction sont, en classe, toujours liées à divers instruments tels que le moyen d’écriture, le matériel d’enseignement et d’apprentissage ou les cahiers. Ces derniers sont au centre de cet article. Conformément aux lignes directrices de la méthodologie de la « théorie ancrée » (grounded theory), nous avons analysé nos observations sur la participation en classe, les productions écrites documentées dans le cadre du cours et les problèmes évoqués lors d’entretiens avec le corps enseignant. Selon la façon dont les élèves utilisent leurs cahiers pour l’enseignement de l’orthographe à l’école primaire, un premier volet théorique de cette étude est expliqué et illustré en prenant un exemple d’ancrage empirique. En cela, le cahier est à la fois un plan de travail, une surface de présentation et un système d’assurance qui témoigne d’un ordre puissant instauré entre l’élève et l’enseignante ou l’enseignant, mais les incite aussi à avoir de l’ordre dans ce qui y est écrit. En tant que produit de l’élève, le cahier donne un aperçu spécifique de la manière dont la différence technique et sociale est traitée et donc de la manière dont un ordre, au sens pédagogique, est généré dans l’enseignement de l’orthographe.
Lire l'article en PDF (DE)
Page de détail de l’article
-
Article central | scientifique
Qualités littéraires de la matérialité dans les livres d’images
Les livres d’images sont des objets tridimensionnels aux propriétés physiques spécifiques. De nos jours, nombre d’entre eux mettent en scène, en prenant l’offensive, une matérialité en combinant divers types de papier, en utilisant la demi-page, la perforation ou en intégrant comme éléments narratifs la page pliée ou encore un format spécifique. Le processus de lecture se transforme de fait en une expérience sensorielle dépendante de l’action du lecteur et rend la polyvalence de l’œuvre d’art compréhensible et tangible. La réception ralentie et si possible répétée de la lecture, ainsi que les détails passionnants de la conception d’un livre d’images en tant que vecteur d’apprentissage, permettent l’exercice littéraire. Les traces qui révèlent, ou du moins permettent d’imaginer le processus de création artistique ouvrent également des méta-perspectives sur ce medium.
Le présent article examine les multiples facettes de l’utilisation de la matérialité du livre d’images et son potentiel pour faire de la lecture une expérience sensorielle et promouvoir l’apprentissage littéraire. Il se sert des catégories matérielles et esthétiques de Messerli pour analyser les livres d’images et fournit de nombreux exemples d’interprétations qui s’inspirent d’aspects matériels et esthétiques. Il se conclut sur des conseils didactiques sur la lecture à voix haute en classe.
Lire l'article en PDF (DE)
Page de détail de l’article
-
Article central | pratique
« Ich übersetze dann halt, was der Zwerg mir sagt. » – Pratiques axées sur les destinataires d’un écrit en lien avec la rédaction de ses propres textes à l’école primaire – une étude de cas
Cette étude de cas longitudinale permet de disposer d’une étude empirique qualitative portant sur l’apprentissage de l’écriture lors d’activités littéraciques. Au cours de cet apprentissage, l’écriture de textes personnels à forte portée subjective est associée à des échanges sur ces productions écrites. À l’appui de ces dernières, d’interviews ciblées avec l’élève Ida sur ces textes et de contributions aux échanges, nous examinons, sur une période de quatre ans, l’évolution de la capacité à écrire des textes destinés à être lus. Les résultats de cette étude de cas sont d’autant plus importants pour la recherche et l’appropriation de la langue écrite lors de pratiques littéraciques qu’ils nous incitent d’emblée à davantage tenir compte des dimensions sociales et culturelles des activités de lecture et d’écriture en classe. Ils mettent également en lumière le potentiel de ces activités dans la construction identitaire des élèves dans et hors de l’école.
Lire l'article en PDF (DE)
Page de détail de l’article