Enseigner dans les premiers degrés de la scolarité demande la prise en compte des spécificités de l’apprentissage chez les jeunes enfants. Il s’agit notamment de partir d’activités initiées par les enfants pour les amener progressivement vers les apprentissages scolaires et disciplinaires, en articulant de manière dialectique jeu et savoirs du curriculum. Cette contribution présente un exemple en lien avec l’apprentissage du schéma narratif. L’analyse d’une situation qui a favorisé cet apprentissage à partir d’une activité initiée par des élèves lors d’un moment de jeu libre nous a permis d’identifier des conditions favorables à l'émergence d'une relation dialectique entre activité initiée par les élèves et apprentissage structuré et de décrire des gestes didactiques mis en œuvre par l’enseignante pour favoriser un apprentissage disciplinaire.

Les actions des jeunes enfants sont parfois surprenantes, notamment quand ils investissent une posture qui semble ne pas leur appartenir, celle de lecteur-scripteur, avant même d’en avoir formellement reçu l’enseignement. Au-delà de cette pratique spontanée dans le cadre familial, et pour créer des ponts entre deux milieux – l’école et la famille – à des visées de réussite scolaire, notre contribution aborde des pratiques littéraciques au sein de la classe en Suisse romande. Elles sont celles que des enseignantes mais également des stagiaires en formation en Haute Ecole Pédagogique ont proposées aux jeunes élèves dès 4 ans et pour une appropriation progressive du savoir lire-écrire. Des formes de généricités, comme l’autorisation à devenir « lecteur-scripteur émergent », apparaissent permettant aux jeunes élèves de s’engager pleinement dans la situation proposée. Des spécificités sont également observées pour traiter d’un savoir respectivement situé en Français et en Mathématiques.

La matérialité, ensemble hétérogène d’outils au service de l’enseignant-e, est observée et analysée lors d’une recherche basée sur le suivi triennal d’une cohorte d’élèves en grande section de maternelle, cours préparatoire et cours élémentaire 1re année (2e à 4e HarmoS), lors de l’enseignement-apprentissage de la lecture. Le rôle de l’enseignant-e au travers de l’usage des modalités matérielles est crucial dans le parcours littéracique des élèves. Suivant l’évolution technologique de son temps, la classe de l’enseignante qui constitue le terrain de recherche, est équipée d’un nouvel outil : le tableau blanc interactif ou TBI. Nous décrivons et questionnons l’usage du TBI au cours d’une leçon observée à la presque fin de la troisième année.

De nombreuses recherches affirment que les capacités langagières et littéraciques précoces constituent des prédicteurs majeurs de la réussite scolaire ultérieure, celle-ci favorisant, à plus long terme, une meilleure égalité des chances en vue d’une insertion professionnelle et sociale. En raison de la forte augmentation de leur fréquentation, les structures d’accueil extrafamilial des jeunes enfants jouent aujourd’hui un rôle fondamental dans le développement langagier et littéracique, créant des opportunités de mise en œuvre de nouvelles pratiques éducatives et suscitant un intérêt accru de la part de la recherche scientifique pour l’éducation des jeunes enfants en contexte collectif.
Appuyé sur les savoirs et démarches développées en Psychologie du développement de l’enfant, en Psycholinguistique, en Didactique des langues et en Formation des adultes, le projet CapLang adopte une perspective interdisciplinaire et interprofessionnelle pour mettre en place un dispositif de formation et de recherche visant à soutenir les capacités langagières et littéraciques des jeunes enfants fréquentant des institutions de la petite enfance par et à travers le renforcement des compétences professionnelles des éducatrices et éducateurs de l’enfance.

À quelle fréquence la lecture à haute voix, l’entraînement aux stratégies de lecture et les animations autour de la lecture sont-ils appliqués dans les classes primaires du système scolaire autrichien ? Dans quelle mesure les méthodes de lecture sélectionnées sont-elles adaptées en fonction du niveau en lecture d’une classe ? Telles sont les questions posées par le présent article. Ses auteurs se sont basés sur les formulaires complétés par les élèves et les enseignants lors d’une évaluation des standards d’enseignement d’avril 2018 (Bildungsstandardüberprüfung / BIST) pour les cours d’allemand du 4e degré scolaire. Comme cela avait déjà été constaté lors d’analyses basées sur l’étude PIRLS 2016 en Allemagne et en Autriche, les méthodes employées ne sont pas adaptées en fonction du niveau en lecture d’une classe. Dans les écoles primaires autrichiennes, la promotion des compétences basiques de lecture a donc environ 15 ans de retard sur les recommandations des spécialistes germanophones en didactique de la lecture, et environ 40 ans de retard sur celles de leurs homologues anglo-saxons.

Depuis 2007, les objectifs pour la formation, l’accueil et l’éducation de la petite enfance font partie intégrante des directives politiques du gouvernement zurichois. L’accent est notamment mis sur l’éducation précoce du langage. L’unité Planification de l’éducation de la Direction de l’éducation du canton de Zurich a pu y participer dans la mesure de ses compétences et lancer diverses initiatives à cet effet. Le concept d’« éducation précoce du langage » a été mis au point et fait office de référence centrale. Il décrit une éducation du langage ancrée dans le quotidien et pose les bases des projets à venir. L’article expose, sous l’angle de la planification de l’éducation, comment la politique éducative a pu participer à la conception des thématiques d’« éducation de la petite enfance » et d’« éducation du langage ».

Les études sur l’entrée dans l’écrit mettent en valeur des éléments intéressants invitant à repenser la didactique de l’écrit au début de la scolarité, en se référant à des approches méthodologiques qui ne se concentrent pas uniquement sur l’apprentissage des composantes instrumentales de l’écrit. En se basant sur le présupposé que l’entrée dans l’écrit constitue un processus multidimensionnel, cette contribution met en évidence la dimension culturelle de ce processus, en montrant comment une focalisation adéquate à ce niveau contribue aux prémisses du développement de pratiques d’enseignement/apprentissage plus équitables et efficaces.

Il s’agit d’une étude exploratoire qualitative en cours impliquant 72 élèves du niveau préscolaire, conduite dans le canton du Tessin, dont le but est de décrire les connaissances fonctionnelles de la langue écrite chez ces élèves et de comprendre  les répercussions de ces connaissances sur le processus d’apprentissage de l’écrit.

Quand les adultes identifient, utilisent et organisent de manière attrayante les opportunités de discussion qu’offre le quotidien, ils peuvent soutenir le développement des compétences langagières et littéraciques des jeunes enfants. Dans le canton de Zurich, 25 courts-métrages présentés en mai 2019 par la Direction de l’éducation montrent des exemples réussis de ce type d’éducation précoce du langage intégrée à de situations quotidiennes.
Le présent article s’intéresse à l’arrière-plan et à la genèse de ces films : sur quels concepts éducatifs se fondent-ils ? Quels ont été les processus de production ? Quelles ont été les réflexions déterminantes ? Quels ont été les défis ? 
Dans la seconde partie de l’article, l’auteure utilise l’exemple de l’un des courts-métrages pour montrer comment il est possible d’illustrer divers aspects des six lignes directrices du concept d’« éducation précoce du langage ». 

Cet article montre quelles nouvelles chances émergent pour l’acquisition de compétences littéraciques lorsque l’on considère les tâches rédactionnelles en sciences naturelles (aussi) sous la perspective qui est celle de la didactique de la production écrite et qu’on les enseigne avec une approche adéquate. En sciences naturelles, l’enseignement axé sur les compétences, tel que l’exigent les plans d’étude actuels, confronte les apprenants non seulement à des difficultés langagières (langue de l’école) mais ouvre également de nouvelles voies vers la littératie : par des tâches d’écriture contextualisées, des fonctions et formes étendues de l’exercice rédactionnel, un éventail élargi de types de textes, la multimodalité et des potentiels d’identification à l’écriture autres que ceux des cours d’allemand. Ces éléments sont illustrés à l’aide de données matérielles (textes des apprenants et transcription des enregistrements vidéo) des cours de SN d’une classe de 4e primaire. On a pu ainsi observer qu’une promotion interdisciplinaire de l’écriture, notamment dans une perspective de genre, permet de nouveaux accès à la littératie, pourtant encore peu exploités.

Une grande variété de compétences cognitives et langagières cruciales pour la lecture se développent à l’âge préscolaire et dès le jardin d’enfants. La littérature s’est fait l’écho de ces compétences avec le concept de capacités littéraciques émergentes. Or, la pratique régulière de la lecture à haute voix et la lecture commune de livres sont essentielles au développement de ces compétences. De nouveaux formats sont d’ailleurs apparus ces récentes années, dont en particulier les livres électroniques pour enfants et les stylos lecteurs ou d’apprentissage numériques. Du fait de leurs qualités multimédiales (fonction de lecture à haute voix, effets sonores ou dictionnaire intégré), ces outils permettent des utilisations très spécifiques. Le présent article souhaite explorer dans quelle mesure ces outils de lecture numériques contribuent au développement des compétences langagières (y c. écrites) et quelles conditions-cadre jouent un rôle à cet égard. Il conclut sur des implications pratiques pour les parents et les éducateurs.

Cet article s’interroge sur les effets qu’une modélisation en plusieurs niveaux de langue aurait sur des « tâches de rédaction contextualisées ». La modélisation étudiée se fonde sur une variation systématique du support langagier selon les paramètres suivants : fréquence, variance et complexité. Des analyses quantitatives ont été menées sur 926 textes rédigés par des élèves du cycle 2 de l’école primaire. Elles ne relèvent aucun effet particulier, mais suggèrent plutôt que la simplification textuelle est utile aux élèves avec une moins bonne maîtrise des structures langagières. Par ailleurs, une identification qualitative des citations et paraphrases des textes de départ montre que les élèves se servent du texte de l’énoncé lorsqu’ils rédigent leurs propres écrits. C’est dans les productions des élèves avec un niveau de langue intermédiaire que l’on trouve en particulier des traces de ces textes de départ. Ces derniers devraient être exploités à des fins d’apprentissage même dans leur forme non encore pleinement adéquate.